Affaire Bilbao: le grain de sel de POMN

Et grâce à POMN, le drapeau à l'endroit!

Chez nous , dans les Landes, à la fin des rassemblements de jeunes, il y a une réception. C'est souvent vers midi, et il y a des chips… et évidemment les enfants s'y jettent dessus, les dévorent en 30 secondes, et il n'en reste plus pour les grands. Alors à POMN, on a pris l'habitude, juste après la remise des récompenses de réunir nos joueurs: "Bon, les gars, maintenant, il va y avoir une réception, avec des chips… je sais vous avez faim, mais une réception, on ne dévore pas comme des ogres, on picore comme des oiseaux; on en en laisse pour les autres clubs et aux grands OK?"; et là, les gars de Sainte Marie ou de Saubrigues mettent les chips sur la table, les enfants se ruent, et en 30 secondes il n'y a plus rien dans les saladiers… et la fois d'après on recommence, on explique, parfois on élève la voix, mais on ne punit pas. Vous comprendrez plus bas pourquoi je vous parle de ça (c'est une technique pour vous obliger à lire tout)
Bixintxo Bilbao a été suspendu 1 an de compétitions internationales pour avoir brandi le drapeau basque (ikurrina) sur le podium du trinquet 2 à 2 aux derniers championnats du Monde, pendant la Marseillaise. Il ne participera donc pas à la prochaine Coupe du Monde de Paris (en principe car il a fait appel).
A l'époque, le geste de Bixintxo m'avait dérangé;  je nous étais, nous Landais, et manistes des autres coins de France (Ile de France, Occitanie) sentis non pas exclus de ce titre mais négligés, voire même méprisés.
Je n'avais pas relevé, je ne connaissais (et je ne connais toujours pas) les intentions de Bixintxo dans cette action; mais quelles qu'elles soient, elles me dérangent:
-Peut-être a t'il  fait ça naïvement, fier de montrer son appartenance à la communauté basque; ça ne serait alors pas grave; mais ça ne se fait pas à ce moment là, pendant le protocole, pendant la Marseillaise; j'émets beaucoup de réserves sur la Marseillaise, je trouve la musique moche et le texte con, je ne la chante jamais; mais c'est l'hymne du pays; je n'aurais pas aimé que lors du protocole de la Coupe du Monde de foot, pendant la Marseillaise, Nabil Fekir brandisse un grand drapeau de l'Algérie, lui qui a la double nationalité franco-algérienne; je n'aurais peut-être pas été le seul… et d'ailleurs il ne l'a pas fait.
-Peut-être Bixintxo était dans la démarche "la pelote est basque", sentiment assez largement répandu encore; ça serait complètement crétin, d'abord faux (voir le podium de pala corta) et contre productif par rapport aux valeurs internationalistes que doit véhiculer notre sport et qu'essaie de mettre en avant la Fipv; si elle s’appelle "pelote basque", c’est qu’elle y a ses origines...pas qu’elle n'appartient qu'aux basques....sinon on fait les championnats du monde tout les lundis au Garat et basta !! Pour que ce sport soit enfin reconnu comme un sport et pas comme du folklore....il faut l’ouvrir aux autres !!
-Bixintxo était peut-être dans une démarche plus provocatrice, plus politique, la revendication de la reconnaissance de la Fédération Basque de Pelote; cette fédération existe, revendique sa participation dans les compétitions internationales mais ne peut obtenir l'agrément de la fipv, qui ne reconnaît logiquement que les fédérations de pays (Espagne, France, Argentine, Mexique etc)
-si enfin le message était "Je suis Basque et pas Français", il suffit de répondre: "Mais qu'est ce que tu fais là alors?"
Quelle ait été la démarche de Bixintxo, elle était au mieux maladroite, au pire provocatrice ou ridicule
Fallait-il pour autant le sanctionner: je ne crois pas; juste lui expliquer; les athlètes sont jeunes, centrés sur leur préparation, leur carrière, ne les jugeons pas sur leur réflexion. Moi à l'âge de Bilbao, j'admirais Jacques Attali, Daniel Conh-Bendit et Benard Tapie, c'est vous dire si les neurones ne sont pas encore tous connectés à cet âge là; et je n'avais pas une carrière internationale à gérer...
Par contre, la FFPB aurait dû, à mon sens, être sanctionnée. Car ce qui n'est pas normal à mon sens, c'est que le chef de délégation ou le Président lui même n'aient pas dit à Bixintxo: "Ecoute, ça n'est pas le lieu, ça part d'un bon sentiment mais là, on représente la France; ton geste pourrait être mal interprété, on n'est pas là pour diviser, ni pour revendiquer; je te promets, fais moi confiance, ça serait malvenu; ne monte pas avec le drapeau sur le podium, tu le mettras sur tes épaules après si tu veux, pendant les interviews par exemple, mais pas là;  et tiens, tant que j'y suis, tout à l'heure, il va y avoir une réception, les types ils vont surement mettre des chips, etc, etc…";
C'est fait pour ça les dirigeants; dirigeant ça vient de diriger, diriger les athlètes, les enfants, le public, les gens, dans la direction qu'on pense être la bonne.
Et sinon,  le peuple basque peut-être fier de sauvegarder son pays, sa langue, sa culture, et Bixintxo a été d'un niveau exceptionnel au cours de la compétition, c'est un grand champion du Monde. Mais ça n'autorise pas tout.