Et aussitôt c'est parti: "Oui, tu vas voir, ils vont le mettre à leur bourriche des mardis de Peyrehorade et c'est quelqu'un qui n'y connait rien qui va le gagner" "En plus, ils n'ont pas de club-house, il va terminer en boule dans la cave de leur chef"...
C'était sûr que non, qu'il n'allait pas finir comme ça, j'étais trop content de repartir avec; par contre, je n'ai pas eu assez du voyage Peyrehorade Saint Lon pour décider ce que j'allais en faire.
D'habitude, quand je rentre avec un truc dont je ne sais pas quoi faire, je le pose sur la chaise à l'entrée en me disant que comme ça je le verrai et que je trouverai quoi en faire. Et en général, la lumineuse idée arrive moins vite que le "t'as pas cru que ça allait rester là ça, je t'avertis, tu lui trouves une place ou sinon ça part au tri"; et du coup je le mets dans un coin, hors de la vue, et je l'oublie.
Mais là rien de tout ça: j'ai effectivement posé le maillot sur la chaise, mais ni l'idée lumineuse ni l'engueulée n'ont eu le temps d'arriver; Etienne l'a vu et a dit: "Ouaouh, il est superbe ce maillot; j'aurais le droit de le mettre?"
-Euh oui, si tu veux
Sitôt dit, sitôt fait, Etienne avait été appelé par Vincent Laborde pour remplacer pour la première fois en première série au tournoi de Guiche; il a mis le maillot, il a joué, et il a gagné… je crois que c'est un maillot magique: on va donc le garder précieusement, et quand on aura une partie importante, on le mettra, sous le vert, et on gagnera…
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